Biographie


Jean-Marc  Mouligné naît le 29 octobre 1950 à Neuilly-sur-Seine. Il est 2e d’une famill
e de cinq enfants; son père (a gauche), Jean Mouligné, est pilote de chasse instructeur à Saïgon pendant la guerre de 39-40 puis inaugure la ligne Paris-Montevideo pour l’Aéropostale ; pilote l’hydravion Latécoère « Lionel de Marmier » quand celui-ci perd 2 de ses hélices et se pose in extremis dans la lagune de Rocha, en Uruguay ; pilote au “Ferry Command", (70 missions à travers l’Atlantique dans des conditions souvent très dangereuses), traverse l'Atlantique Nord en tout 335 fois comme pilote. Termine sa carrière comme pilote d’avion privé pour Marcel Boussac.


Sa mère, (à droite) Yvette Briand, a 17 ans en 1939 ; elle est alors la plus jeune pilote de France de vol à voile.


Jean-Marc effectue toute sa scolarité à St Martin de France, école de curés dont il gardera le plus abominable souvenir.


1968

Il prend un pavé sur la tête.


1970

Moniteur de voile aux Glénans.


1971

Il s’inscrit à un stage de chute libre au Centre National de Biscarosse, puis conquis par le parachutisme, effectue son service militaire chez les paras (80 sauts en parachute).


Un jour, il saute en même temps qu’un autre bidasse, qui se prend dans ses suspentes à l’ouverture ; le bidasse s’affole et se débat ; complètement emmêlés ils tombent comme deux pierres ; Jean-Marc ne voit pas d’autre solution que de lui hurler : « GAAARDAVOUS ! ». Le gars se raidit, prêt à attendre les ordres ; Jean-Marc le ceinture et lui ordonne de déclencher son parachute. Ils se posent sains et saufs.


1972/73

Science Po et fac de Droit puis quelques mois remisier à la Bourse de Commerce de Paris. Tentative aussi touchante que fugace pour décrocher “une belle situation”. Il travaille quelques mois pour « le Big Bazar » de Michel Fugain, comme bricoleur et colleur d’affiches.


Première traversée de L’Atlantique sur le voilier de course « Gesture » (Santander- Grenade)

A l’arrivée à Grenade les gendarmes locaux lui trouvent un peu de marijuana dans les poches. Il est jugé par un tribunal d’opérette et mis en prison. Il en sort rapidement grâce aux parents compatissants qui payent l’amende pour lui.


1974

Création du Cirque de Paris avec Albert Aupetit et Francis Shoeller.

Il met au point un numéro de lanceur de couteaux bidon grâce à une planche truquée, il est « Ramon Zaratte » (nom du lanceur de couteaux dans Tintin). Il crée également un numéro d’acrobate spectaculaire, une « chute mortelle » du haut du chapiteau. Il est aussi « Simon Barjona » prince des enfers et crache du feu.

Participe ensuite à un spectacle de la troupe Holiday on Ice comme cracheur de feu dans « Cendrillon sur glace »…


Restaure l’orgue « Limonaire » du Cirque de Paris et se prend de passion pour les orgues de Barbarie.


1979

Dépose un brevet pour un nouveau procédé d’orgue de barbarie à tirasses mécaniques, et crée la Manufacture d’Orgues de Chateaudouble (Var). (construction des premières orgues de barbarie depuis la fermeture des usines Limonaire). Jacques Puiseux s’occupe de les décorer et devient son meilleur pote.


Il conçoit un numéro de lanceur de couteaux, véritable celui là, en embauchant sa petite soeur comme cible vivante. Le numéro qui ne se produira que 4 fois en public est par contre assez dangereux car Jean-Marc ne s'entraîne pratiquement jamais...


Pratique la spéléo aux alentours de Chateaudouble, cherche sans relâche le souterrain secret sensé relier la Tour qui domine le village aux Gorges de la Nartuby.


A bien failli le trouver ce jour de juillet où lors d’un passage délicat qu’il franchit en passant sur le dos, une roche de plusieurs centaines de kilos se décroche et le retient « épinglé »
pendant plus de dix heures sans aucun moyen d’appeler les secours. Il est localisé par miracle et deux équipes de pompiers et de spéléologues se relaient pour le sortir de là.


Il découvre également le delta-plane, qu’il pratique régulièrement au Mont Lachens.

Un jour, en plein ciel, un deltiste lui grille la priorité et le percute de plein fouet. Contraint de déclencher son parachute de secours, il s’en tire avec une épaule déboîtée (le percuteur n’a rien).

Il n’arrête pas le delta pour autant, il se met au parapente et au paramoteur. En dépit de l’hostilité familiale, il réalise l’exploit de faire voler pour la première fois en parapente son père (75 ans et deux hanches en plastique).


1980

Embauché comme joueur d’orgues de barbarie au Japon pour un contrat de 5 semaines, il se balade, se fait embaucher comme journaliste pour « Petroleum News » à Singapour où il reste vivre pendant presque 3 ans.

Il projette de prouver que les ancêtres des Malgaches étaient des Javanais. Pour cela il veut traverser l’Océan Indien sur une jonque préhistorique reconstituée et en faire un documentaire. Hélas la production baisse les bras et le projet capote.

Il en profite pour traverser l’Océan Indien de Jakarta à Durban sur un minuscule voilier délabré, avec un Polonais qui a fuit le communisme et erre autour du monde. Ils vivent de la pêche et arrivent en Afrique du Sud complètement affamés.


Rentré en France et pour « rentabiliser » la caméra Eclair 16 achetée à cette occasion, il réalise l’impérissable court-métrage « la Faim des Temps » avec les copains de Chateaudouble et des environs. Ayant besoin d’une caméra de ce type, la production du long métrage « le Montreur d’Ours » de Jean Fléchet le contacte et l’embauche dans la foulée comme accessoiriste et régisseur d’extérieurs.


Son nouveau métier sera désormais : technicien en effets spéciaux pour le cinéma (explosions, incendies, impacts de balles, faux sang, pluie, brouillard, éclairs, étincelles, neige, acteurs en feu…). Participe à plus d’une trentaine de films parmi lesquels :


« le Montreur d’Ours » de Jean Fléchet ; « Le Matelot 512 » de René Allio ; « La lune dans le caniveau » de Jean Jacques Beneix ; « Civil Wars » de Bob Wilson ; « Jean de Florette » et « Manon des Sources » de Claude Berri ; « Tolérance » de Pierre Henri Salfati; « Isabelle Eberhardt »  de Ian Pringle ; « Gawin » de Arnaud Selignac ; « A quoi tu penses-tu ? » de Didier Kaminka ; « Ma vie est un enfer » de Josyane Balasko ; « Les Visiteurs » de Jean-Marie Poiret ; « Vibroboy » de Jan Kounen ;  « Le tailleur Autrichien » de Pablo Lopez Paredes (film sur la vie de Frantz Reichelt, qui se jeta du premier étage de la Tour Eiffel avec un parachute de son invention) ; « Himalaya » de Eric Valli; « Peut-être » de Cédric Klapish ; fait voler les personnages de « Djeezy » ; Conçois le hangar qui s’écroule de la pub Renault Twingo ; « le Peuple Migrateur » de Jacques Perrin ; « Le Jour du Festin » de Cédric Achard et Sébastien Milhou ; «  2 frères » de Jean-Jacques Annaud ; « La Jeune Fille et les Loups » de Gilles Legrand ; « 10 000 BC », superproduction américaine, 5 mois de tournage en Namibie et Afrique du Sud.

Mais revenons en ...


1986

Pendant une année, Jean-Marc fait des repérages pour le film « Rio Negro » de Atahualpa Lichy au Venezuela, qui ne se tournera pas avant 1988... et de surcroît sans lui.


Il en profite pour monter une expédition à la recherche de diamants en Amazonie, dans un affluent inexploré du Rio Guaniamo. N’en trouve aucun, mais se perd dans la forêt vierge pendant 15 jours, chasse le tapir pour survivre, rencontre et vit avec les indiens Yanomamis. Passe en tout 3 ans sur place.

A son retour il rapporte du tapir séché, de la sauce fourmis-piment, et du yopo pour tous ses amis parisiens.



Deuxième traversée de l’Atlantique sur le  maxi « Pioneer » (Marblehead Massachussetts - Sardaigne)

Jean Marc est navigateur. Sur ce voilier magnifique de plus de 80 pieds rien ne marche et le bateau fuit comme une passoire. L’équipage Italien se tord les mains, Jean-Marc écope et fait la navigation au sextant; il arrive pile sur le détroit de Gibraltar dans le brouillard, l’équipage est sidéré.


1992

Troisième traversée de l’Atlantique sur le Farr 45 « Vetrotex » (Newport, Rhode Island-la Trinité sur Mer)

Sans pilote automatique, avec son frère Jean-Pierre, il barre 12 heures par jour pendant 21 jours par tranche de deux heures chacun. En plein milieu de l’Atlantique dans la tempête, une lame géante couche le bateau. D’un naturel peu bileux, Jean Marc déclare doctement qu’il « faudrait peut être réduire la toile »...


1993

Création d’un dragon mécanique (« Roberto ») et d’un véhicule ferroviaire à hélice pour la tournée en Colombie de la Mano Negra « l’Expreso del Hielo ».

Jean-Marc dormait dans le compartiment qui a pris feu ; son voisin s’enfuit sans prendre la peine de le réveiller, il s’en sort de justesse.


1994

Fabrication de multiples robots dont le scarabée mécanique de Royal Deluxe pour le spectacle « Péplum».

Remporte le prix du Salon du meuble pour le fauteuil « Rocking chaîne » édité par « Quart de Poil ».


1996

Création de « La Mécanique Spectaculaire », atelier de conception, création  et mise en œuvre d’inventions.

Il conçoit une machine à tirer des feux d’artifice pilotée par ordinateur qu’il baptise « Stargun » : des batteries de canons orientables contrôlées par un ordinateur tirent en rafale des projectiles propulsés par l’explosion d’un mélange de gaz. Eurodisney en fait l’acquisition (voir inventions).


Quatrième traversée de l’Atlantique sur le 50 pieds Open « Cray Valley » (Portsmouth Rhode Island, Cherbourg) toujours avec son frère Jean-Pierre, qui remportera par la suite la course ’”Around Alone”, en solitaire autour du monde avec ce bateau.


La traversée se fait sans encombre et à grande vitesse, 14 jours seulement pour rallier Cherbourg malgré plusieurs jours de calme plat. Jean Marc est un équipier idéal. Il bouquine, parle de ses projets et rêve de nouvelles inventions en regardant les étoiles.

 

2001-2002

Invention d’un procédé de caméra gyrostabilisée utilisée lors du tournage du «  Peuple Migrateur ».


Lors d’un voyage à Cuba, Jean-Marc découvre là un trésor d’orgues anciennes en danger. Il décide de monter une petite unité de restauration, de faire créer ou de faire retranscrire de la musique sur des cartons perforés et d’organiser des concerts dans le monde entier. C’est la création de la “Nueva Libertad”. Sauver les dernières orgues de barbarie de Cuba est désormais sa mission.


Il essaie d’entraîner dans l’aventure François Hadji Lazaro des « Garçons Bouchers » et Manu Chao, mais 5 années de pesanteurs administratives castristes finissent par décourager tout le monde.


2003

Invention de “Titan”, canon à projectile d’eau pour détruire les colis piégés.


2004

Septembre : conçoit un canon à projectile humain d’une portée de 25 mètres pour le Forum de Barcelone. De là, naît le projet de la catapulte pour lancer un parachutiste d’une portée de 150 mètres. Se lance dans l’aventure malgré les sarcasmes de ses proches.


Dans le but de monter lui même dans sa catapulte, il s’initie à la chute libre à Empuriabrava, Catalogne, puis au base-jump  (Gorges du Verdon, Afrique du Sud…une trentaine de sauts). Se fracture gravement le poignet lors d’un atterrissage.


Novembre : son ami Vincent Ragot fait les calculs, cela devrait marcher. Premier essai de la catapulte à Thieux avec des pommes et des sacs de sable.


2005

Janvier : premier tir de mannequin avec la catapulte.

Septembre : 1er tir humain avec la catapulte à Brignoles, dans le Var : Jean-Marc devient le premier homme obus à être monté à plus de 100 mètres et à redescendre vivant.


2006

Nombreux voyages en Namibie, Afrique du Sud, Cuba.

Il lit « Les Cicatrices de l’Evolution » d’Elaine Morgan, et se passionne pour l’origine de l’espèce humaine. Il rêve de retrouver le berceau originel de l’humanité en Namibie, accompagné d’un paléontologue si possible.


Février : lors des « Tignes Airwaves », Jean-Marc réalise un saut à près de 150 mètres de haut qui lui vaut d’être filmé par les caméras du monde entier.

A la Coupe Icare, le film « JMM, l’Homme Catapulte » réalisé par Luc Guichard, remporte le Prix Spécial du Jury.


2007

Jean-Marc se consacre au base jump, désormais une passion exclusive. Il saute parfois plusieurs fois par jour ; il préfère « le Vent des Errances », dans les Gorges du Verdon, mais il saute également de ponts, d’antennes, de cheminées d’usine en pleine nuit...


Un sujet dans l’émission « Incroyable mais Vrai » lui est consacré ; le New York Times et le Livre des Inventions le contactent pour écrire un article sur lui.

 
 

Samedi 30 juin : Jean-Marc est retrouvé noyé dans les gorges du Verdon. Il vient probablement de sauter du lieu dit « la Tronçonneuse » un site dangereux, avec des vents tourbillonnants en fond de vallée. Son parachute est ouvert, il ne porte pas de casque, il s’est probablement assommé en tapant sur des rochers à l’atterrissage et est tombé inconscient dans l’eau.


Vendredi 13 juillet : ses amis base-jumpers sautent en répandant ses cendres dans les gorges du Verdon.


Sa famille et ses nombreux amis décident de faire connaître ce personnage hors normes, gigantesque à tous points de vue, et créent le Cercle de l’Homme Volant.